Musimot

Dépaysage(s) - suite lacunaire

 
Dépaysage(s) éditions Musimot

Marie Tavera

Dépaysage(s) - suite lacunaire

 

Dépaysage(s) est le poème d’un chamboulement profond, le récitatif (au sens musical du terme) de plusieurs délitements et d’un rassemblement, tout ensemble.

Une série de dessins réalisés sur calque dans le même temps que j’écrivais ce texte a été mon autre langage pour prendre acte des processus de dépaysements multiples, intimes autant que contextuels, que je vivais alors. Je crois qu’il y a quelque chose de l’ordre de la litanie dans ce poème, et de même que dans les dessins, il y a des effets de superpositions, de reprises — un mot dans lequel j’entends notamment le geste de ravaudage, qui raboute les trous et crée des épaisseurs.

 

Couverture et illustrations : dessins © Marie Tavera
Dépaysage(s) - suite lacunaire — © Éditions Musimot / 2025 (à paraître)
15 cm X 18 cm / 96 pages — ISBN 979-10-90536-61-6 — Prix 20 €

 

 


 

Dépaysage(s) : une lecture

Lire Dépaysage(s) c’est accepter de pénétrer dans une langue singulière et d’y perdre son souffle et son chemin. C’est se confier à cette translation intérieure. 
Marie Tavera nous saisit dans une adresse détournée. Elle nous emmène loin, par le prisme de son regard, la sensualité d’une expression dénudée, l’ampleur féconde des images convoquées. Loin. Jusque là – un paysage décomposé d’arbres, de terre, de glaise. 
Un sous-bois où les hautes futaies encombrent le ciel. 
Où l’odeur de l’humus submerge et pourtant reste insaisissable. 
Où le pas s’alourdit dans la boue d’un sentier intraçable. 
Où le vent lève les senteurs d’une pluie légère qui s’approche, s’égare et s’éloigne déjà. 
Où le pied bute sur les racines ligneuses, veines fouillant profond entre les cailloux et dans le ventre. 
C‘est aussi l’équilibre glissant sur les pierres d’une draille. L’équilibre qui échappe aux mots. 
L’écriture de Marie Tavera se tient à la marge, dans cet aplomb intranquille.
Entre deux sillons couchés, un je ne sais quoi pointe sous le soleil doux et mouillé d’automne. La mémoire et le temps se faufilent entre les arbres, le silence infuse en suspensions sur la page, les répétitions - cercles concentriques sur l’eau - deviennent questionnement. 
Et la lumière est partout, qui se musse dans les méandres de la sylve jusqu’à arriver là, au point précis où la langue chavire.

Lire Dépaysage(s) c’est s’abandonner à la rencontre avec ce chavirement. 

Élisabeth Vitielli
Poble Nou del Delta, septembre 2024


 

L’une des suites du recueil, « Litière de la lumière », présentée sous forme d’un leporello se dépliant sur 5 mètres et posé sur un lit de paille, a été montrée dans l’exposition Dépaysage(s) — Genève 2017, Usine Kugler.

Litière de la lumière, leporello, texte et paille imprimés sur papier, 30/500 cm, 2017, coll. Fonds précieux BCU-Lausanne 

Litière de la lumière 1 Marie Tavera
Litière de la lumière 3 Marie Tavera
Litière de la lumière 2 Marie Tavera
 

Gestion des cookies

www.musimot.com dépose des cookies pour améliorer votre expérience de navigation, mesurer l'audience du site internet, afficher des publicités personnalisées, réaliser des campagnes ciblées et personnaliser l'interface du site.